Évitement des soins de santé primaires chez les personnes transgenres et non binaires au Canada pendant la pandémie de COVID-19

Faits saillants

  • Les populations transgenres et non binaires rencontrent des obstacles à l’accès aux soins de santé.
  • Une mauvaise santé mentale peut contribuer à l’évitement des soins de santé.
  • Les disparités existantes pourraient avoir été aggravées par la pandémie de COVID-19.
  • Trans PULSE Canada a mené une enquête auprès de personnes trans et non binaires dans le contexte de la pandémie de COVID-19.
  • Les participant·e·s dont la santé mentale était moins bonne étaient plus susceptibles d’éviter les soins de santé primaires pendant la pandémie.

Résumé

Les populations transgenres (trans) et non binaires rencontrent des obstacles à l’accès à des soins de santé culturellement adaptés et beaucoup ont déclaré éviter les soins. La COVID-19 et les stratégies d’atténuation connexes pourraient avoir exacerbé l’évitement des soins, et une mauvaise santé mentale peut être liée de manière bidirectionnelle à l’évitement des soins. Cette étude a estimé la prévalence de l’évitement des soins de santé primaires pendant la pandémie de COVID-19 au sein d’un échantillon national de personnes trans et non binaires au Canada ayant un fournisseur de soins primaires et a examiné le lien entre une mauvaise santé mentale auto-évaluée et l’évitement des soins. À l’automne 2019, Trans PULSE Canada a recueilli des données d’enquête à méthodes mixtes auprès de personnes trans et non binaires. De septembre à octobre 2020, 820 participant·e·s ont répondu à une enquête portant sur la COVID-19. Dans cette analyse transversale, des modèles de régression logistique multivariable ont estimé les rapports de cotes ajustés pour les variables confondantes et pondérés à l’échantillon de 2019. L’analyse a examiné les expériences de 689 personnes ayant un prestataire de soins de santé primaires, dont 61,2 % (IC 95 % : 57,2, 65,2) ont déclaré une santé mentale passable ou mauvaise et 25,7 % (IC  95 % : 22,3, 29,2) ont déclaré avoir évité des soins pendant la pandémie. La raison la plus fréquente de cet évitement était un problème de santé non urgent (72,7 %, IC 95 % : 65,9, 79,5). Dans les analyses ajustées, les personnes dont la santé mentale était passable ou mauvaise avaient plus de chances d’éviter les soins primaires que celles dont la santé mentale était bonne ou excellente (RCA = 2,37; 95 % IC : 1,50, 3,77). Cette relation était similaire lorsque l’on excluait les raisons d’évitement liées à la COVID-19 (RCA =2,52; 95 % IC : 1,52, 4,17). L’expansion de la communication virtuelle peut améliorer l’accessibilité aux soins primaires et l’évaluation proactive des symptômes de santé mentale peut faciliter l’accès à des services de santé mentale transaffirmatifs.

Citez et lisez l’article complet en anglais ici: Tami, A., Ferguson, T., Bauer, G. R., & Scheim, A. I. (2022). Avoidance of primary healthcare among transgender and non-binary people in Canada during the COVID-19 pandemic. Preventive Medicine Reports27, 101789. https://doi.org/10.1016/j.pmedr.2022.101789